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Freiburg

La demande de l'oiseau-poète

L’oiseau passant sur la colline 

Parle à un jeune humain. 

Il dit : « Toi dont l’oreille est fine, 

Qu’en sera-t-il demain ? 

Tu n’entendras plus ni mon chant, 

Ni celui des abeilles, 

Ne sentiras plus dans ce champ 

Les roses, ces merveilles. 

Regarde la vague qui monte… 

Un glacier se retire, 

Et les belles eaux de sa fonte, 

Et l’air que l’on respire 

Ont peur devant la pollution 

De composés hostiles 

Relâchés par vos vieux camions 

Et vos automobiles. 

Il suffirait d’un petit geste : 

Cette pomme au marché, 

Tu peux aller, joyeux et preste, 

A vélo la chercher. 

Et puis ce déchet qui t’encombre 

Pourrait être la clé 

D’un avenir un peu moins sombre : 

Tu peux le recycler. 

Les gouttes d’eau dans l’océan 

Nous semblent bien futiles. 

Si elles s’unissent, pourtant, 

Elles sont bien utiles. »

L’oiseau lui dit : « Tu peux m’aider 

Puisque tu me connais, 

Et je vais t’en persuader ! 

Ecoute mon sonnet : 

Le climat se réchauffe et son réchauffement 
Entraîne des frayeurs dont ne doute personne. 

Cependant, lorsqu’il faut donner de sa personne, 
La bonne volonté s’enfuit élégamment. 
Impossible de dire où nous allons vraiment… 
Mais pourtant, tout effort, tout espoir que l’on donne 
Avec peu de moyens, se déploie et rayonne 
Tel un petit bonheur, au milieu des tourments. 

Chacun peut, tu le sais, offrir une étincelle ! 
Héros humain, petit ou grand, à ton échelle, 
Allume dans ton coeur la flamme de l’espoir ! 
Ne l’éteins plus jamais ! Elle -unie à ses soeurs- 
Générera sur Terre une douce lueur, 
Et le ciel verra l’aube à-travers l’azur noir. » 

L’oiseau se tut. Le jeune humain 

Se leva tout de même, 

S’en allant aider pour demain 

Cette Terre qu’il aime.