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Freiburg

Au quatrième millénaire

J'ai vu des géants dans la cabane des nains,
Des léopards féroces, des lions, des djinns.
J'ai vu le soleil dans les savanes d'Afrique.
J'ai vu les tombeaux de l'Océan antique

Et tout ce qui compose l'abyssal néant
Parlait du monde défunt et de l'ancien temps.
Ô je me suis étonné dans ce songe immonde,
J'ai inspecté les axes de ce nouveau monde.

Et j'ai vu les vraies montagnes de fer en poudre.
L'oxygène était une tempête de foudre
Où les grandes mers ont pris l'éternel repos.
Cette terre était un effroyable chaos.

Les nuages étaient confondus à la poussière,
Un déluge de feux troublait le cimetière.
Une cloche d'agonie sonna au lointain
Et j'ai vu un étrange fromager d'airain.

« Je suis le rescapé de la végétation.
Celui qui protégeait toute la création,
Le monde, la terre, l'univers, la nature,
La planète, l'étoile, toute créature,
Les insectes de nuit et les rumeurs du jour,
Ce que l'on appelle, à tort et à travers, l'amour
Ce qui était raison mais qui était démence,
Tout ce qui a généré ce profond silence. »

Chaque mot que prononçait le Noé des bois,
Ces cantiques entiers issus des cris d'effrois
Étaient les derniers bruits de l'humanité
Et un nouveau chapitre de l'éternité.